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Cybersécurité des intelligences artificielles génératives : comment prévenir les abus et les fuites de données

Cybersécurité des intelligences artificielles génératives : comment prévenir les abus et les fuites de données

Cybersécurité des intelligences artificielles génératives : comment prévenir les abus et les fuites de données

Comprendre les risques liés à la cybersécurité des intelligences artificielles génératives

Les intelligences artificielles génératives, telles que ChatGPT, DALL·E, Midjourney ou encore Bard, ont connu un développement fulgurant au cours des dernières années. Capables de produire du texte, des images, du code ou encore du son à partir de simples requêtes utilisateurs, elles posent cependant de nouveaux défis en matière de cybersécurité. L’utilisation de ces IA comporte des risques croissants de fuites de données, de génération de contenus malveillants ou de manipulation d’information, suscitant ainsi un intérêt accru des professionnels de la sécurité informatique, des régulateurs et des entreprises.

Dans cet article, nous explorerons les principales menaces liées aux intelligences artificielles génératives et les stratégies à mettre en œuvre pour se prémunir contre les abus et les vulnérabilités. L’objectif est de mieux encadrer l’utilisation de ces outils puissants tout en assurant la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des systèmes d’information.

Les principales menaces liées aux IA génératives

Les IA génératives, en raison de leur capacité à simuler ou automatiser de nombreuses tâches humaines, peuvent être détournées à des fins malveillantes. Voici les risques de cybersécurité les plus fréquemment identifiés :

Encadrement réglementaire et obligations légales

Afin de prévenir les abus et de responsabiliser les acteurs du numérique, de nombreuses juridictions commencent à encadrer légalement l’usage des intelligences artificielles. En Europe, le règlement général sur la protection des données (RGPD) impose, par exemple, une obligation de minimisation des données (article 5.1.c) ainsi qu’un encadrement strict des traitements automatisés (article 22).

En outre, la Commission européenne a proposé en 2021 l’AI Act, un projet de règlement dédié à l’intelligence artificielle. Celui-ci classe les systèmes d’IA par niveau de risque et impose des exigences spécifiques pour les systèmes à haut risque, incluant la transparence, la robustesse et la gouvernance des données d’entraînement.

En France, la CNIL a publié plusieurs lignes directrices sur l’usage de l’IA, soulignant l’importance d’évaluations d’impact sur la vie privée (PIA), de la transparence algorithmique et de la sécurité des données.

Bonnes pratiques techniques pour sécuriser les systèmes basés sur l’IA générative

Pour prévenir les abus et les fuites de données, il est essentiel d’intégrer la cybersécurité dès la conception des systèmes intégrant des IA génératives (approche « sécurité dès la conception »). Voici quelques bonnes pratiques fondamentales :

Sensibilisation et gouvernance interne

La gouvernance de l’usage de l’IA est un levier fondamental de cybersécurité. Les entreprises et institutions doivent élaborer des politiques internes précises sur l’utilisation des IA génératives. Cela nécessite :

Surveillance en continue et réponse aux incidents

Les systèmes embarquant de l’IA doivent faire l’objet d’une surveillance active. L’intégration de mécanismes de détection d’anomalies, de journalisation avancée et d’alertes en temps réel participe à une stratégies de défense « en profondeur » efficace.

Il est également recommandé de prévoir un plan de réponse aux incidents incluant des scénarios spécifiques aux IA génératives. Par exemple :

Des outils de cybersécurité traditionnels comme les SIEM (Security Information and Event Management), les WAF (Web Application Firewalls) et les solutions de DLP (Data Loss Prevention) peuvent être adaptés ou complétés pour surveiller les flux d’interactions IA.

Vers une standardisation de la sécurité des IA génératives

Pour accompagner le déploiement sécurisé de l’intelligence artificielle, plusieurs organisations œuvrent à la création de normes et standards techniques. L’ISO a déjà publié les premières normes ISO/IEC 22989 (terminologie IA) et ISO/IEC 23894 (gouvernance des risques de l’IA). L’ENISA (Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité) offre également des recommandations spécifiques, notamment dans son rapport « Threat Landscape for Artificial Intelligence » de 2023.

Au niveau industriel, des consortiums tels que le Partnership on AI, le National Institute of Standards and Technology (NIST) et la Mozilla Foundation mènent des initiatives en faveur d’une IA responsable et sécurisée. L’émergence de benchmarks, de bibliothèques d’audit et d’outils open source pour tester la sécurité des IA devrait également contribuer à renforcer les systèmes dans les années à venir.

Protéger les systèmes intégrant des IA génératives demandera une approche pluridisciplinaire, combinant cybersécurité, droit informatique, éthique et veille technologique. Une organisation proactive, qui associe les DSI, RSSI, juristes, développeurs et utilisateurs finaux, pourra transformer ces outils puissants en véritables leviers d’innovation sans compromettre la sécurité de son système d’information.

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